Aaah, Mario Kart, cette bonne vieille formule qui a toujours réussi à rassembler petits et grands dans une ambiance de rires et de bonne humeur (Hé, c'est qui le salaud qui m'a envoyé une carapace bleue ?).
Cet opus, le 7e de la série comme son nom le laissait subtilement deviner, se déroule sur 3DS, permettant enfin à cette console de décoller un peu, hébergeant enfin un jeu inédit et fun.
Le développement du jeu a été confié à Retro Studios, ceux qui ont réalisé l'excellent Donkey Kong Country Returns un an plus tôt.
Le fameux studio tiendra-t-il sa réputation de awesomitude ?
Mauvais départ
Quand on lance le jeu la première fois, on ne peut être qu'étonné par le peu d'options proposées en solo. En effet, des versions précédentes ne subsistent que le Grand Prix, le Contre-la-montre, la bataille de ballons et la bataille de pièces.
Si vous êtes comme moi, quelqu'un qui aime faire une ou deux courses vite fait entre deux stations de métro, vous avez surement relu ce paragraphe pour être sûr de ne pas vous être trompés, mais je peux vous l'annoncer : Non, vous n'avez pas des troubles visuels, non, je ne me suis pas trompé, non je n'ai pas de poils sous les aisselles,
le mode VS a bien disparu.
Prenez une grande inspiration, ou criez dans une bouteille, ça va passer.
Tiens, le mode Missions de Mario Kart DS n'est toujours pas réapparu. Dommage, cela nous permettait d'alterner un peu les modes de jeu.
Enfin bref, devant ce vide émotionnel, on se rabat vite fait sur le Grand Prix.
Comme à l'accoutumée, on choisit notre perso entre les deux plombiers, Peach, Bowser, Koopa Troopa, DK, Yoshi et Toad. Wario et Daisy ne sont pas présents, mais seront débloqués par la suite, ainsi que d'autres personnages loufoques et inédits. Par contre, je vous préviens,
Waluigi, Bowser Jr., Diddy Kong, etc sont passés à la trappe... Bon, on ne va pas en faire une maladie, mais sachant que ces personnages avaient des fans, on est en droit de se demander pourquoi Big N a décidé de les virer subitement.
Après le personnage, le kart. Arrivés à ce point, on peut noter directement un effort d'originalité : au lieu de bêtement choisir son véhicule, il faut choisir sa carlingue, ses roues et son deltaplane (cherchez pas). Chaque pièce a des caractéristiques propres et des milliers de combinaison sont ainsi possibles.
Ces pièces détachées se débloqueront au fur et à mesure que l'on joue, mais j'y reviendrai plus tard.
17 personnages, 17 châssis, 10 roues, 7 deltaplanes.
Au total, 20230 combinaisons possibles. Ah ouais ça fait beaucoup.
Après ces choix difficiles (Choisir c'est se priver), on attaque la première coupe.
Coupe champignon, 50cc, bien pour commencer !
"3... 2... 1... GOOOOOOOOOOO ! Oh mon dieu oh mon dieu ça va trop vite, ça va trop... ah bah non."
Le 50cc nous frappe tout d'abord par son
extrême lenteur digne d'un roman de Balzac.
Réel manque de dynamisme, on s'ennuie presque, d'autant plus que l'IA est aussi mauvaise qu'une crêpe au boudin. Vous n'aurez aucun mal à finir les 4 premiers circuits en étant constamment premier.
Aïe aïe aïe, ça s'annonce vraiment mal pour notre nouveau Mario Kart !
Mais la célérité extrême à laquelle on est confrontée nous permet cependant de noter plusieurs points positifs.
Le phénix renaît de ses cendres
Tout d'abord,
la maniabilité, conformément à tous les Mario Kart, est très bonne et simple à prendre en main : le pad pour se déplacer, A pour accélérer, B pour freiner, L/X pour lancer des objets et R pour faire des dérapages ou des figures.
Le jeu propose également une vue intérieure avec conduite gyroscopique, sympathique mais assez anecdotique, la plupart préférera la conduite dite "normale".
Peu ergonomique, mais assez fun
Ensuite,
le jeu est beau. Les graphismes sont bien supérieurs à Mario Kart Wii, et
la 3D est bluffante : presque impossible de jouer sans, tant elle nous manquerait. Les couleurs bariolées de la route arc-en-ciel et les teintes automnales du Bois Vermeil (ou "Chemin à la Sucrerie" pour nos amis les Québecois (ils sont fous ces québecois)) sont resplendissantes et crèvent l'écran : elles sont belles à en pleurer.
Oui d'accord j'en rajoute un peu, mais c'est vraiment joli :3
Vous fiez pas trop à ce screen, la 3D n'étant pas activée, les graphismes sont moins fins
Les tracés des circuits sont vraiment très bons. On retrouve enfin le génie propre à Retro Studios.
Même le circuit Toad, pourtant très classique, offre une expérience de jeu assez marquée. La plupart des
circuits regorgent de raccourcis, de passages secrets, de voies qui se séparent en deux itinéraires. Les ennemis et obstacles vicieux sont également au rendez-vous, permettant de vous gêner le passage et de vous énerver un bon coup.
Plusieurs circuits montent au panthéon des meilleurs tracés existant, tels que le Mont Eboulis, la Forêt Tropicale DK ou la Piste Musicale.
On note également une idée agréable de la part des développeurs : dans certains circuits,
il n'y a qu'un seul tour, ce qui permet au circuit d'être très long ou de faire descendre toute une montagne sans devoir pour autant la remonter. C'est le cas par exemple pour la fameuse Route Arc-en-ciel.
Les circuits rétro sont quant à eux également très bien choisis,
les meilleurs circuits toutes consoles confondues sont venus boire un café. On a ainsi le bonheur de retrouver le Bateau Volant de DS, le Paquebot Daisy de Double Dash, le Supermarché Coco de Wii ou encore le Désert Kalimari de N64. Tous ces circuits ont bien sûr été remis au goût du jour afin d'accepter les particularités de cet opus.
Quelles particularités ? J'y viens.
Le très bon Souk Maskass
Vous vous souvenez du deltaplane ? Eh bien c'est ça la grosse nouveauté. Lors de grands sauts,
votre deltaplane se déploiera, vous permettant ainsi de planer au-dessus de grands vides ou de prendre des petits raccourcis en survolant un ou deux virages difficiles à manier.
Vous gardez bien entendu le contrôle du kart lors des phases de vol, par le biais de votre pad (gauche-droite pour se diriger, bas pour piquer vers le sol, haut pour freiner votre chute).
Ces phases sont sympathiques, mais pas transcendantes.
Non j'ai pas trouvé de meilleure qualité
Non, la réelle nouveauté de MK7 sont
les passages sous-marins. Car oui, maintenant, lorsque l'on tombe dans l'eau, au lieu d'avoir un Lakitu qui vient nous repêcher, on accède à un tout autre passage de la course. Certains circuits tels que le Lagon Cheep-Cheep, le Galion Wario ou la nouvelle version du Cap Koopa nous obligent d'ailleurs à nous rendre dans ces profondeurs trempées.
Ces passages sont de toute beauté;
les effets de l'eau sont très bien réalisés, et les environnements sont enchanteurs tout en restant fidèles à l'univers de Mario : on navigue au milieu de Cheep-Cheep, de murènes et de Clampy
Ensuite, en regardant sur l'écran du bas, qui sert à nouveau de mini-carte à la manière de l'opus DS, on voit, alléluia!, que
le nombre de participants a été réduit à 8.
Depuis que j'ai su ça, je vais tous les jours à la chapelle pour prier notre Seigneur, parce que je vous jure que c'est extrêmement libérateur.
En effet dans l'opus Wii, où l'on avait affaire à 12 participants, c'était un bordel incompréhensible, une sorte de masse informe dans laquelle retentissait des alarmes pour signifier aux joueurs qu'une étoile ou carapace leur arrivait dans le fion. Se prendre un objet était sur-pénalisant, et il n'était pas rare de passer de premier à dernier en quelques secondes.
Avec seulement 8 participants, ça fait déjà
beaucoup moins d'objets dans la tronche et de mêlée pour la seconde place, ce qui fait que jouer est beaucoup plus agréable.
J'ai peut-être mal compté, mais en tous cas, je vois plus que 8 participants !!!!
Après, au niveau des cadeaux, on a le plaisir de remarquer que
Nuage Zap, Bloc Pow et Mega Champi ont disparu, objets faisant souvent un peu "doublon" avec d'autres déjà présents, et générant encore plus de bordel ; et le malheur de voir que les
"fausses caisses à objets" ainsi que le Boo se sont fait virer pour faute professionnelle.
Pour pallier la disparition de ceux-ci, de nouveaux venus bien plus équilibrés ont fait leur apparition :
La fleur de feu permettant de lancer pendant un court laps de temps des boules de feu en avant ou en arrière, occasionnant moins de dégâts qu'une carapace mais avec une cadence démente.
La feuille de Tanooki, probable hommage à Super Mario 3D Land, faisant apparaître derrière le kart une queue de Tanooki qui balaye quiconque ose s'approcher de trop près, y compris les projectiles tels que les carapaces.
Et enfin,
l'objet 7, ultime bonus, permettant de rattraper son retard. Une fois actionné, 7 objets différents commencent à tourner autour du kart (Bob-Omb, Champignon, Etoile, Bloups, Carapace Rouge, Carapace Verte, Banane). La stratégie consiste ici en exploser le bouton L pour tomber sur l'étoile.
Deux des trois nouveaux objets
Les pièces disparues depuis Super Circuit font également un grand coming-back. Elles ont conservé la même fonction, à savoir l'augmentation de la vitesse pour chaque pièce ramassée (10 étant le maximum).
Si l'on se fait renverser par une de nos amies les carapaces ou autre, on perd 3 pièces, ce qui fait penser à une double pénalité.
Mais là où les pièces sont utiles, c'est qu'
elles permettent de débloquer de nouveaux éléments de personnalisation pour son véhicule. Un point assez amusant et original, même si on aurait pu apprécier que le déblocage de véhicules ne se fasse pas uniquement par ce biais là. De plus, certains d'entre eux tels que le Kart en Or exigent de ramasser le total hallu...(attendez la suite)...cinant de 20 000 pièces.
Après un rapide calcul, on voit que pour amasser ce beau pactole, il suffit de faire 32 courses par jour pendant 56 jours, en ayant bien sûr 10 pièces à chaque course. Facile non ?
Autrement dit, idée sympa mais un peu exagérée sur les bords.
Les pièces sont parfois placées dans des endroits risqués
Des hauts et des bas
Mais, me direz-vous,
sans les 12 participants et les objets fous de MKW, le jeu est enfin un peu moins basé sur la chance, non ?
Eh bien, je vous répondrai "C'est pas faux". Non pas que je n'ai pas compris le mot "participant" mais car cette affirmation est à nuancer.
Bien sûr,
la lolchance omniprésente sur Wii a enfin disparu, mais sans pour autant revenir à un niveau aussi bas que sur DS ou GBA.
Car encore une fois, les carapaces bleues (redevenues terrestres, à l'instar de Mario Kart 64), étoiles et Bill Ball mèneront la vie dure aux participants. Il n'est pas rare de voir un 2e fonçant à tout berzingue sous l'emprise
du cannab d'une étoile ou un 5e se voyant octroyé un joli objet 7.
Les carapaces rouges au-dessus d'un trou (bonheur constellé de joie) sont également monnaie courante.
Lors de notre petite croisière en 50cc, on a également le temps d'évaluer
la bande son.
De la part de Retro Studios, on est en droit d'attendre de très bonnes musiques, telles que celle de DKCR ou de Metroid Prime.
De plus, les musiques des Mario Kart ont toujours été agréables et assez joyeuses.
Mais force est de constater que
le génie musical a été perdu au détour d'une ruelle.
Les thèmes sont soit très classiques, soit des reprises d'anciens thèmes déjà existants. Ainsi, sur le
Pic Wuhu, on entend la musique de Wii Sport, dans la
Forêt Tropicale DK, c'est le thème "Jungle Hikinxs" des Donkey Kong Country qui nous accompagne, et au fond des
Egoûts Piranha, un remix des niveaux souterrains des Mario Bros.
Certaines musiques telles que celle de la nouvelle Route Arc-En-Ciel restent cependant d'une assez bonne qualité mais, en faisant l'amalgame,
nous avons le droit d'être déçus.
La musique du circuit "Koopapolis". Un petit air de déjà-vu non ?
Au niveau des bruitages, cela reste classiquement sympa, il y a les cris des frérots italiens, les hurlements singesques de DK et les cris aigus de Toad. On retrouve encore une fois le bruit d'alarme qui nous prévient quand un objet se rapproche dangereusement de nous, mais ce système est beaucoup mois invasif et agaçant que sur Wii.
Après avoir enfin fini toutes nos coupes en 50cc, on a l'impression de sortir d'un long coma végétatif, on est heureux d'en avoir enfin fini.
Mais là on remarque que gagner toutes ces coupes ne nous a
absolument rien rapporté !
Pas un seul nouveau personnage, aucun nouveau mode, rien.
Déçus, on attaque le 100cc, toujours très lent, et une fois fini, on découvre avec stupeur que toutes ces pérégrinations ont
encore été inutiles.
On commence à croire à un bug et on se lance avec peur dans le 150cc. Heureusement, le niveau de l'IA et la vitesse sont enfin acceptables, quoique si on compare aux opera précédents (oui, un opus, des opera), c'est toujours incroyablement lent.
Et c'est là qu'on comprend que
tout se débloque dans le 150cc. Pour chaque coupe en or obtenue dans cette cylindrée, on déverrouille un nouveau personnage ou le mode miroir.
Il faut avouer qu'une répartition plus étendue aurait été appréciable, car
on a l'impression d'avoir fait les deux premières cylindrées par pure charité chrétienne.
Vous pourrez entre autres débloquer Lubba.
Non, je rigole. Vous avez eu peur, pas vrai ?
Varier les plaisirs
La bataille de ballons est enfin jouable
en équipe ou en individuel. Malheureusement, le système en vigueur est
toujours celui des points. Pas moyen de faire un duel basé sur l'élimination tels qu'on les avait connus dans les versions précédentes.
La bataille de pièces reprend le même principe que sur Wii, on récupère les pièces sur le terrain et celui qui en a le plus à la fin des 2 minutes gagne.
Après avoir ainsi passé plusieurs heures de jeu en solo, on décide de devenir sociable (herm) et on lance le Wi-Fi.
Le système des codes amis est malheureusement toujours là. Heureusement,
les Communautés font enfin leur apparition et vous permettent de, une fois rejointes, savoir quels membres de ladite communauté sont en ligne en ce moment et de pouvoir facilement les rejoindre dans une partie.
Le Wi-Fi est exceptionnel ; aucun lag, aucun framerate, des temps de chargement assez courts vous permettant d'enchaîner rapidement différentes courses ou batailles.
Qu'on joue avec un ami de Finlande, de France ou d'Amérique du Nord,
la fluidité est toujours équivalente, c'est-à-dire exceptionnelle.
Le multi est absolument exceptionnel et rallongera encore la durée de vie déjà quasi-infinie de ce soft
Pour ceux qui auraient un frère ou un ami qui a aussi une 3DS, sachez que
le multi local est également très bien foutu, avec les mêmes avantages que pour le WiFi (fluide, rapide, aucun lag)
Ceux qui n'ont pas la cartouche jouent d'office Maskass, mais cette fois-ci,
tous les circuits sont disponibles, contrairement à MKDS.
Chaque participant choisit son circuit favori et un des circuits choisis sera tiré aléatoirement, ce qui implique que ce n'est enfin plus celui qui a la cartouche qui a tout les droits.
Seul point négatif : ceux qui n'ont pas la cartouche n'ont pas la musique des circuits/arènes. Ils n'entendent qu'une unique piste, très répétitive.
Principe | 8/10 | Bien sûr, c'est du Mario Kart, donc c'est du tout bon. Malgré tout, on peut regretter le manque d'audace des développeurs, n'ayant rajouté aucun mode et en ayant supprimé deux (mode VS et mode Missions).
Le principe des pièces détachées pour le kart est original et bienvenu |
Graphismes | 9/10 | Beaucoup plus beau que tous ses prédécesseurs, on ne peut que s'émerveiller devant les couleurs et les fonds marins que nous proposent ce nouvel opus. La 3D est également très bien employée, bien mieux que dans la plupart des autres jeux. |
Maniabilité | 10/10 | Deux mots : Mario Kart |
Bande Son | 7/10 | Énorme déception pour ma part. Les thèmes des nouvelles courses (ceux de la Route Arc-en-ciel et du Souk Maskass exclus) ne restent pas dans la tête, et, en multi local, on coupera le son 9 fois sur 10. |
Durée de vie | 10/10 | Bah, c'est du Mario Kart, on aura toujours beaucoup de plaisir à y revenir, en particulier pour son Wi-Fi exceptionnel |
Note finale | 18,5/20 |
Avec Mario Kart 7, Retro Studios et Mario Kart nous ont encore une fois prouvé qu'ils étaient dignes de confiance. Entre un multi à la limite de la perfection et des circuits parmi les meilleurs de tous les temps, on ne peut que s'extasier devant ce nouveau jeu du plombier rouge. |
NB : La note finale n'est pas une moyenne des autres critères